50 ans de valorisation des déchets sur l’Arc jurassien : les défis énergétiques et environnementaux
1972-2022, 50 ans de valorisation des déchets sur l’Arc jurassien et de défis énergétiques et environnementaux.
L’Arc jurassien a opté d’emblée pour la valorisation thermique des déchets incinérés pour alimenter le Chauffage à distance (CAD) et produire de l’électricité.
D’ailleurs, la ville de la Chaux-de-Fonds (CdF) a un historique visionnaire de l’usage du CAD puisque le 1er CAD vit le jour en 1926 avec, à l’époque, une autre source que l’incinération des déchets !
Découvrir la série d’articles sur les 50 ans de valorisation des déchets sur l'Arc jurassien:
- L'évolution des infrastructures et du domaine
- Les défis sociétaux
- L'histoire des 50 ans de la valorisation des déchets via une infographie animée
Un engagement de longue date sur la valorisation énergétique des déchets
Dès 1972, les 2 premiers fours d’incinération de l’usine de la CdF sont équipés d’un turbo-alternateur pour produire de l'électricité et d'un échangeur thermique pour alimenter le CAD. L’usine de Colombier alimente CADBAR dès 1986, un CAD qui couvrait les communes de Colombier, Bôle, Cortaillod et Boudry.
Les capacités thermiques augmentent en 2000 pour culminer actuellement à des sources de chaleur équivalente à une économie de près de 9 millions de litres de mazout pour les CAD (correspondant à 450 gros camions citerne de 20 000 litres) et la consommation électrique moyenne de 12 000 ménages.
La chaleur produite sur les deux sites d’incinération de CdF et Colombier alimente deux réseaux de CAD : celui exploité par Viteos à la CdF et celui de CADBAR à Colombier.
Toutefois, il est temps de faire évoluer les usines dont certaines infrastructures approchent les 30 ans d’âge et ce, pour répondre aux besoins énergétiques et aux normes environnementales tout en assurant la continuité du traitement des déchets de l’Arc jurassien.
En effet, bien que la quantité de déchets urbains incinérables ait diminué suite à l'introduction de la taxe au sac, la production de déchets de chantier et industriels incinérables continue elle à augmenter. Le gisement de déchets que Vadec a la mission de traiter reste donc stable.
Évolution de l’encadrement légal de la valorisation des déchets
La confédération fait évoluer le cadre légal de la protection de l’environnement, en ayant commencé par la protection des eaux en 1972. Puis, en 1985 la loi sur la protection de l’environnement (LPE) est entrée en force. Ont suivi en 1990 la 1ère ordonnance sur le traitement des déchets (OTD) et en 2016 la 2ème ordonnance sur la limitation et l’élimination des déchets (OLED).
Ces ordonnances ont redéfini les contours des exigences de valorisation des résidus de l’incinération (mâchefers et cendres volantes). Cette valorisation permet de générer des matières premières secondaires (métaux) qui sont réintroduites dans les cycles de production et de diminuer de quelque 10% la quantité des déchets à stocker définitivement en décharge.
Depuis 2021, les cendres volantes d'incinération de l'usine de valorisation thermique des déchets (UVTD) Vadec de Colombier sont livrées à l'UVTD de Tridel à Lausanne pour être traitées par un lavage acide afin d’en extraire des métaux recherchés comme le zinc.
Face à l’épuisement des ressources de phosphore sous forme minérale, dès 2026, le phosphore contenu dans les boues d’épuration, qui sont actuellement co-incinérées avec les déchets, devra en être extrait pour une valorisation sous forme d’engrais.
Le rendement énergétique d'une UVTD est donné par le coefficient ENE dans la nouvelle version de l'OLED. La confédération demande que les nouvelles UVTD puissent atteindre un ENE de 0.8.
Face au renforcement du cadre légal, Vadec se doit de faire évoluer ses infrastructures pour atteindre ces objectifs.
Sources :
- Association suisse des exploitants d’installations de traitement des déchets (ASED)
- Etat de Neuchâtel : Plan cantonal